AFP : La CGT proteste après un prélèvement ADN sur un syndicaliste

PARIS, 11 décembre 2014 (AFP) – La CGT a protesté jeudi après qu’un de ses cadres a subi un prélèvement génétique à la suite d’une plainte de la Fédération française du bâtiment (FFB), qui l’accuse d’avoir détérioré ses locaux lors d’une manifestation.


Des militants de la fédération CGT de la construction, du bois et de l’ameublement étaient entrés le 24 avril dans les locaux de la chambre patronale à Paris pour l’interpeller à propos de la pénibilité au travail.
Le rassemblement a donné lieu à “des dégradations et à la séquestration de l’ensemble des collaborateurs de la fédération”, a dit la FFB.

Elle confirme avoir porté plainte contre un administrateur de la CGT-Construction, à l’origine des débordements selon elle. Cependant, elle affirme ignorer quelles suites ont été données à la plainte.
Joint jeudi par l’AFP, l’intéressé a affirmé s’être présenté lundi à la police pour donner sa version des faits. Un agent aurait alors “menacé de (le) placer en garde à vue” s’il refusait de se soumettre à un prélèvement génétique, ce qu’il a finalement accepté.

“Ils m’ont considéré comme un criminel, jamais je ne m’attendais à ça”, a affirmé le syndicaliste, disant avoir “joué le jeu” en se présentant au poste de son plein gré, sans avoir reçu de convocation officielle.
Dans un communiqué, la CGT estime qu'”attaquer, nominativement, un membre de la Fédération pour une action votée collectivement relève d’une méthode connue d’un temps révolu”.

“Nous demandons au gouvernement et au président Hollande de mesurer la détresse des salariés des secteurs de la construction, du bois et de l’ameublement et de ne pas se tromper de cible”, ajoute la fédération.
Plusieurs syndicalistes ont été dans le passé condamnés à des amendes pour avoir refusé le prélèvement de leur ADN et leur inscription dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).
Créé en 1998 pour recenser les condamnés définitifs pour des infractions sexuelles, le FNAEG a ensuite été étendu à de nombreux crimes et délits, dont les dégradations de biens.