HOLCIM France – arret de la ligne de cuisson de l’usine de Dannes

ARRÊT DÉFINITIF DE LA LIGNE DE CUISSON ET PRÉPARATION MATIÈRES DE L’USINE DE DANNES.

 

Lors du comitĂ© central d’entreprise du 5 fĂ©vrier 2013, Ă  Levallois, la direction a annoncĂ© l’arrĂȘt dĂ©finitif du four pour les raisons suivantes : DĂ©gradation globale du marchĂ© du ciment, situation Ă©conomique globale de la France, surcapacitĂ© de production.

L’usine de Dannes est transformĂ©e en centre de broyage avec 20 salariĂ©s sur un effectif de 90 Ă  ce jour.

La CGT mettra tout en Ɠuvre pour Ă©viter la casse des emplois dans l’industrie cimentiĂšre. Hier, l’usine de Frangey (Lafarge), aujourd’hui l’usine de Dannes (Holcim), demain Ă  qui le tour.

 

Dans le Pas-de-Calais, Holcim se réorganise aussi

Le four de Dannes fermera dans l’annĂ©e

PubliĂ© dans l’Ă©dition Pas de Calais N. 8523 par Morgan Railane (Gazette nord-pas-de-calais)

 

 

Le site de Dannes emploie actuellement 85 personnes.

 

«Consciente de l’anciennetĂ© du site et de la fidĂ©litĂ© des personnels”, la direction reconnaĂźt, en prĂ©ambule du PSE remis aux syndicats le 28 janvier lors du comitĂ© d’entreprise, la difficultĂ© de faire accepter la future fermeture du four de Dannes, aprĂšs un siĂšcle d’activitĂ©. Le groupe Holcim a en effet dĂ©cidĂ© de rĂ©organiser une partie de ses sites en Europe et Dannes est vu comme l’un des maillons faibles. «On le sentait venir : on est le site le moins rentable. En dessous de 20 millions de tonnes consommĂ©es par an en France, on peut dire que le secteur est en crise. Les ventes d’Holcim ont baissĂ© de 20% depuis 2008», explique David Sarazin, syndicaliste CGT du site. En cause, la concurrence Ă©trangĂšre : «Il y a des ciments d’importation qui ne rĂ©pondent pas aux mĂȘmes rĂšgles que nous. Et personne ne fait rien.» Sur la grille d’entrĂ©e du site, une banderole. L’union syndicale ne compte pas se satisfaire du plan de sauvegarde de l’emploi que la direction a prĂ©sentĂ© lors du dernier CE. «Il n’y a que le minimum lĂ©gal dans ce document. C’est du copier-coller de la rĂ©glementation. Ils n’ont mis que le conventionnel» selon un cadre syndical, bien dĂ©cidĂ© Ă  ne pas en rester lĂ .

 

Le site de Dannes recevra du clinker qu’il broiera pour d’autres sites. La carriùre fournira les matiùres premiùres à d’autres sites du groupe.

CoĂ»ts de fonctionnement et pyramide des Ăąges. Mais pourquoi Dannes et pas un autre site ? Il semblerait que ce site cumule les dĂ©savantages au sein d’un groupe qui cherche Ă  optimiser son fonctionnement. Le four de Dannes fait partie des plus vieux fours de France, il est complexe et trĂšs Ă©nergivore. Pour l’alimenter, du gaz, du coke de pĂ©trole, parfois du charbon
 Trois tonnes de sciure Ă  l’heure, trois tonnes d’eau de lavage industriel, 800 kg de solvants
 Les produits de substitution aux combustibles classiques forment 27% du tout. Pas assez pour rivaliser avec les Ă©conomies des autres fours du groupe. «Ici, on a un mal fou Ă  trouver des produits de substitution alors qu’à Lumbres, on en a plein», s’écrie un confrĂšre venu soutenir les salariĂ©s de Dannes. Le reclassement devrait se faire en partie vers des sites proches, comme Ă  Lumbres oĂč un four d’une capacitĂ© d’un million de tonnes par an tourne. «Mais en Asie, il y a des fours de 5 millions de tonnes », s’inquiĂšte par ailleurs un syndicaliste de Lumbres oĂč travaillent 113 personnes. Outre la concurrence extĂ©rieure, la pyramide des Ăąges du site de Dannes a peut-ĂȘtre pesĂ© dans la dĂ©cision de fermer le four : 42 personnes sur 85 salariĂ©s ont entre 50 et 60 ans.

 

Si Seine-Nord
 Pour autant, des investissements avaient fait croire qu’Holcim tenait Ă  conserver le four : 2,9 millions d’euros avaient Ă©tĂ© investis en 2012, notamment dans un mĂ©langeur et l’extension de la carriĂšre. Avec l’arrĂȘt programmĂ© du four en septembre prochain, les reclassements concerneront environ 70 personnes Ă  qui la direction proposera des emplois dans d’autres sites en France ou Ă  l’étranger. Le volet «aide Ă  la crĂ©ation d’entreprise» est un peu dĂ©taillĂ© dans le PSE proposé : 16 000 euros peuvent ĂȘtre octroyĂ©s pour une crĂ©ation, et 8 000 euros complĂ©mentaires peuvent Ă©galement ĂȘtre dĂ©bloquĂ©s Ă  travers le contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE). «Si Seine-Nord avait commencĂ©, on aurait du boulot», se dĂ©sole un ouvrier. En attendant, les syndicats, qui ont dĂ©jĂ  dĂ©brayĂ©, prĂ©viennent : «Il faudra que le PSE soit Ă  la hauteur de la rentabilitĂ© du groupe.»

ContactĂ©e, la direction n’était pas disponible pour nous rĂ©pondre au moment oĂč nous bouclions cette Ă©dition.

 

Les syndicalistes de Dannes et d’autres sites vont dĂ©buter une nĂ©gociation pour amĂ©liorer le PSE proposĂ© par la direction.