La société Rolpin placée en redressement judiciaire

La société Rolpin, qui produit à Labouheyre des panneaux en pin maritime, a été placée hier matin en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Mont-de-Marsan.

 

À cause de problèmes de trésorerie, l’entreprise qui compte 153 salariés n’avait pu mettre en place le plan d’investissement prévu l’été dernier pour conforter son activité. Elle va donc maintenant chercher de nouveaux partenaires afin de résoudre ses problèmes de financement.

Car la viabilité de la société, reprise en juillet dernier par quatre de ses anciens cadres, n’est pas en question. Pour le PDG Marc Vincent, « le marché actuel est porteur, dans le bâtiment comme dans l’emballage, mais nous avons besoin de renouveler partiellement notre outil de production pour être rentables, alors que nos coûts actuels sont supérieurs à ceux de la concurrence. » On parle d’un besoin d’investissement d’une dizaine de millions d’euros.

 

Recherche de partenaires

Placée sous l’autorité du mandataire judiciaire Me Guérin, Rolpin va désormais rechercher, avec l’administrateur judiciaire, Me Vigreux, de Toulouse, comment financer son développement. Pour l’instant, ce pourrait être un nouveau repreneur, ou l’adossement à un groupe industriel afin d’assurer un développement viable. Car si un nouveau séchoir a été installé en 2012, il faut encore changer la chaudière et renouveler le matériel de la partie encollage et réparation de panneaux. Depuis que les actionnaires allemands, la société Syntagma capital, se sont désengagés, la société n’a plus le soutien des banques et des investisseurs. C’est pour cette raison que les anciens cadres ont créé une holding l’été dernier dans le but de trouver de nouveaux financements.

Pour ses besoins, Rolpin va désormais se tourner vers le FSI (Fonds stratégique d’investissement) qui est aujourd’hui sous le contrôle de la nouvelle BPI (Banque publique d’investissement). Il y a un an déjà qu’elle cherche à bénéficier de ces aides pour ses investissements, mais la création de la BPI par le gouvernement a fait perdre un peu de temps pour suivre les projets et mobiliser les finances nécessaires. « Nous comptons désormais sur ces moyens, avec l’aide de l’administrateur judiciaire, pour accélérer les discussions », explique M. Vincent.

Le tribunal de commerce de Mont-de-Marsan n’a pas fixé de période de redressement. La paie des salariés, qui sont 145 à Labouheyre, alors que le service commercial, basé à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres), compte 8 personnes, sera pour l’instant assurée par les AGS (Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés).

 

L’usine a du potentiel

Christiane Miremont, représentante des salariés hier au tribunal de commerce, se dit optimiste. « Cette usine a du potentiel. Nous avons des capacités de production importantes, un carnet de commandes régulières, mais plus assez de trésorerie pour avancer les charges, achat de bois, colles et matières premières. Si nous trouvons les financements, il ne devrait pas y avoir de problème. Mais j’en veux aux actionnaires de Syntagma qui avaient promis au départ nous apporter 3 millions de capital, alors qu’ils n’ont absolument rien mis dans l’entreprise. »

La balle est maintenant dans les mains de l’administrateur judiciaire, qui devra trouver des solutions d’ici à cet été