Salariés sous-payés par un sous-traitant

Deux ouvriers portugais, employés de façon illégale par un sous-traitant sur le chantier clermontois du Carré de Jaude ont saisi le tribunal des Prud’hommes.

 

C’est illégal, mais courant. Profitant des différences de salaires entre la France et des pays comme le Portugal, des intermédiaires peu scrupuleux font venir des travailleurs du bâtiment sur des chantiers français.
Avec des contrats de travail de leur pays d’origine. Et des salaires en rapport, alors que la loi impose qu’ils soient rémunérés comme les salariés du pays dans lequel ils sont employés.
C’est ainsi que Joaquim et Antonio, deux ressortissants portugais, sont venus travailler à Clermont-Ferrand.

 

L’agence d’intérim lusitanienne les a fait embaucher par un sous-traitant d’Eiffage, l’entreprise qui avait décroché le chantier du Carré Jaude 2.
Pendant deux mois pour l’un et six mois pour l’autre, ils ont posé des ferrailles soutenant le béton des fondations et des murs du complexe commercial. « Ils étaient payés 2,86 euros de l’heure », dénonce
Laurent Dias, représentant CGT de la branche BTP.

 

Selon la CGT, ils étaient une douzaine, courant 2012, à être employés dans des conditions similaires sur ce chantier. Ces pratiques ont fini par déclencher un contrôle. Joaquim et Antonio ont décidé d’aller en justice.
« Toute la chaîne de sous-traitance est citée à comparaître », assure Laurent Dias.
Mercredi, les parties étaient convoquées pour une audience devant le conseil des prud’hommes. Les avocats des deux groupes du BTP cités à comparaître se sont refusés à toute déclaration. ■

 

Article de la Montagne du Samedi 3 Mai.