Vinci échoue à faire condamner Sherpa pour atteinte à la présomption d’innocence

Le groupe Vinci avait saisi le juge des référés contre l’ONG Sherpa pour atteinte à la présomption d’innocence. Mais le tribunal de grande instance de Paris a estimé que cette affaire ne relevait pas de cette instance. Vinci ne compte pas s’arrêter là et va saisir le juge du fond.

Le groupe Vinci, accusé par l’association Sherpa de travail forcé sur des chantiers au Qatar, a échoué mardi 30 juin à obtenir la condamnation de l’ONG pour atteinte à la présomption d’innocence. Le tribunal de grande instance de Paris a en effet estimé qu’il n’appartenait pas au juge des référés (juge d’urgence) de trancher. « Vinci va saisir le juge du fond », a déclaré à l’AFP l’avocat du groupe, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi. Une procédure qui devrait prendre plusieurs mois. Cette décision de Vinci a étonné l’avocate de Sherpa, Me Léa Forestier, qui a salué dans l’ordonnance rendue mardi la « première victoire de David contre Goliath ».

L’association Sherpa avait déposé plainte à Nanterre fin mars contre Vinci, notamment pour « travail forcé » et « réduction en servitude », dans le cadre des chantiers liés à l’organisation du Mondial 2022 de football. Sa plainte a donné lieu à l’ouverture d’une enquête préliminaire afin de vérifier les allégations mettant en cause le géant du BTP. Vinci avait riposté devant le tribunal de grande instance de Paris pour atteinte à la présomption d’innocence. Le groupe de BTP demandait la condamnation de Sherpa, la publication d’un communiqué judiciaire sur le site internet de l’ONG et la communication de la plainte.

Vinci a par ailleurs engagé des poursuites en diffamation contre le président de Sherpa, William Bourdon, devant le tribunal correctionnel de Paris. A Nanterre, le groupe a également déposé une plainte pour dénonciation calomnieuse tandis que le directeur de la communication en a quant à lui déposé une autre après avoir reçu plus de 3 300 mails lui demandant d’abandonner les poursuites contre Sherpa.