Chez VINCI, la crise, c’est juste pour les salariés !

Tous les ans, VINCI durcit sa politique salariale, alors que les marges du Groupe ne cessent de battre à chaque fois des records – au bénéfice exclusif des rémunérations des dirigeants (1 800 bénéficiaires d’actions « de performance ») et des actionnaires (qui se partagent, tous les ans, la moitié du résultat, soit plus d’un milliard d’euros l’an dernier). Sans oublier les divers cadeaux gouvernementaux aux entreprises, dont les grands groupes comme le nôtre sont les premiers bénéficiaires (non-redistribution du CICE).

 

La stagnation des salaires (au niveau de l’indice des prix de l’INSEE) avait déjà provoqué en début d’année des grèves dans plusieurs filiales ; la tension est encore plus forte en cette fin d’année, avec une inflation quasi-nulle, des résultats encore en hausse, et cette décision provocatrice, en juin, de prendre dans la caisse pour verser un autre milliard d’euros de dividendes supplémentaires !

 

Globalement, VINCI échappe donc encore à la crise, grâce aux rentes de ses concessions (les abus tarifaires des autoroutes ont fait parler d’elle il y a peu) et à ses contrats à l’International. Mais localement, en France, des baisses d’activité dans la construction routière, le bâtiment et le BTP se font sentir avec plus ou moins de gravité selon les filiales ou les régions. Depuis cet été, VINCI multiplie les réorganisations, les restructurations, le chômage partiel et les licenciements, provoquant des inquiétudes de plus en plus vives chez les salariés et leurs familles. Partout, les conditions de travail se durcissent, tandis que nombre d’accidents du travail ne sont pas déclarés.

 

Il est difficile de faire la part des choses, entre ce qui relève réellement de la baisse des commandes publiques (du fait de la politique européenne de restriction des dépenses), et ce qui résulte artificiellement de la volonté du groupe de restreindre ses activités aux plus rentables, et de profiter de « la crise » pour augmenter sa compétitivité, en réduisant ses frais de structure, en externalisant sa main-d’œuvre (intérim, sous-traitance, « salariés détachés », etc.)… et en démantelant les bastions syndicaux qui font obstacle à sa politique de dumping social généralisé.

 

Pendant que le Groupe nous inflige une cure d’amaigrissement pour mieux écraser la concurrence lorsque les affaires repartiront, il continue de grossir, en s’offrant de nouvelles acquisitions externes (5 milliards depuis le début de l’année). Dans cette fuite en avant, les vrais risques sont reportés sur les salariés. Or le trésor de guerre accumulé par VINCI pendant toutes ces années de bénéfices record (12 milliards de disponibles en 2013) est le résultat de notre travail collectif. Ce ne serait que justice qu’il permette de garder l’emploi et les compétences et d’améliorer les conditions de vie de toutes et tous, au lieu d’entretenir les appétits sans limite d’une minorité de nantis à l’abri des coups durs.

 

C’est pourquoi nous avons appelé les salariés à se rassembler par centaines le 6 novembre devant le siège du Groupe, pour faire entendre leurs revendications légitimes en matière de salaires, d’emploi, de conditions de travail et de reconnaissance de la pénibilité de leurs métiers. Après tant de reculs et d’absence de véritables négociations, chacun doit être convaincu que seule une bataille de longue haleine, dans l’unité de toutes les forces revendicatives du groupe et en utilisant tous les moyens nécessaires, nous permettra, à nous aussi, de jouir pleinement des fruits de notre travail.

 

La direction générale, si prompte à vanter les engagements « citoyens » de VINCI, dans ses actions philanthropique à l’extérieur, doit investir dans un développement social durable à l’intérieur, et cesser de vider le groupe de sa vraie richesse : ses salariés, leurs compétences et leur envie d’avenir.

 

 

Pour le Collectif :

Christian RENARD – 06 89 15 47 56 – christianpl.renard@laposte.net
Francis LEMASSON – 06 76 40 12 03 – lemasson.francis@orange.fr