Conforama et Perceva en piste pour reprendre le géant de la literie Cauval

La reprise des matelas Treca, Dunlopillo et Simmons du groupe Cauval en redressement judiciaire réveille les appétits. Si 26 candidats ont regardé le dossier, 10 offres ont été déposées lundi devant le tribunal de commerce de Meaux. En cessation de paiements, le groupe Cauval compte 7 usines en France et 1.530 salariés, sur un total de 2.150.

 

En difficulté depuis une dizaine d’années, l’entreprise a vu son chiffre d’affaires ramené à 380 millions d’euros, avec des pertes. Au total, le passif atteindrait 150 millions d’euros. Mais ses marques très connues ont une vraie valeur. Cela explique que parmi les prétendants figurent deux poids lourds industriels, le géant sud-africain Steinhoff (plus de 8 milliards de ventes), propriétaire de Conforama, et le suédois Hilding Anders. Steinhoff, qui s’est « refusé à tout commentaire », compte déjà Cauval parmi les fournisseurs de Conforama. Le géant souhaite conserver ses matelas pour alimenter ses magasins. La question est de savoir combien il reprendra de sites, car il en a déjà en Europe. L’autre spécialiste du matelas, Hilding Anders, plus intéressé par les marques, ne conserverait qu’une seule usine. Le suédois compte déjà 3 unités en France. Reste le portugais Aquinos, fournisseur d’Ikea, qui conserverait les trois quarts des effectifs. « Le groupe dispose des stocks de matières premières pour faire redémarrer immédiatement la production », indique un proche du dossier.

 
Des candidats sérieux

 

Parmi les fonds sur les rangs, Perceva fait figure de candidat sérieux. Propriétaire de Dalloyau et de Monceau Fleurs, il s’appuie sur deux anciens cadres de Cauval pour crédibiliser son projet : François Duparc et Alain Boussuge. Il s’engage à reprendre la totalité des salariés dans la literie du groupe et estime la mise de fonds entre 50 à 70 millions d’euros. « Il faut aller vite, car la production de mai à juillet est déterminante pour la saison, relève Jean-Louis Grevet, président de Perceva. Les deux dirigeants, avec lesquels nous travaillons, sont capables de rassurer les salariés, les clients et de faire tourner les usines. » Le fonds Verdoso, dont le fondateur, Franck Ullmann, est actionnaire minoritaire de Cauval, reprendrait tous les sites sauf deux unités de recyclage en Ardèche, soit près d’un millier de salariés. Il souhaite les spécialiser par marché et produit (haut de gamme, hôtel…). Arcole, qui a déposé un dossier, est aussi dans la course. Les syndicats, eux, craignent « une casse sociale », alors que Cauval a déjà perdu la moitié de ses postes en dix ans. « Des logiques industrielles vont de toute façon s’opérer », souligne Mustapha Mamouri, de la CGT. Pour autant, Dunlopillo, Treca et Simmons bénéficieront de leur notoriété. « Avec un repreneur sérieux, nous pouvons revenir en force en deux ans, assure Mohammed El Rhazi, secrétaire CGT de l’entreprise, d’autant que le marché de la literie est en progression. » L’an dernier, il a augmenté de 4 %, à 1,24 milliard d’euros