Événements sportifs, une actualité qui dérange

Il n’est nul besoin d’être passionné par les questions liées au sport pour être bousculé par l’actualité débordante sur ce sujet. Là il n’est pas question des pratiques pour le plus grand nombre, mais seulement des questions concernant le sport médiatique et financier ainsi que des objectifs politiques.

 

Les grands événements sportifs, à forte valeur ajoutée médiatique, sont sur le devant de la scène. D’où la place qu’a occupé l’affaire de la Fédération Internationale du Football (FIFA) mettant au grand jour les questions de corruption liées à l’attribution de ces mêmes événements. Les chiffres sont éloquents puisque pour une seule coupe du monde, les 5 milliards d’euros sont dépassés incluant les pots de vin. Le mouvement olympique n’est pas en reste avec la tenue des premiers jeux européens à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, acceptée par les Comités Olympiques Européens, dont la réputation n’est plus à faire en termes des droits de l’Homme.

 

Le mouvement sportif, à la recherche du maintien de sa place en haut du podium mondial, s’accommode facilement des dictatures et autres régimes totalitaires pour imposer sa notoriété. Jeux d’hiver de Sotchi (2014), coupe du monde de football du Qatar (2022), jeux européens en Azerbaïdjan (juin 2015), telles sont les destinations du sport mondial acheté par l’argent mafieux.

 

Le carton rouge délivré à la FIFA vaut pour le CIO, si l’on y ajoute les droits des salariés bafoués au gré des intérêts économiques, où les conditions de travail s’apparentent à de l’esclavage moderne en référence aux normes de l’OIT sur la responsabilité sociale des entreprises et des Etats.

 

Ces organisations du mouvement sportif international ont, certes, le statut d’associations à but non lucratif, elles sont pourtant des firmes transnationales dégageant des plus-values financières importantes. C’est pourquoi, outre le changement de statut, doivent leur être appliquées toutes les obligations en termes de responsabilités sociales des entreprises et le devoir de vigilance des sociétés mères concernant la création des événements sportifs nationaux et internationaux. Ces obligations sont contenues dans la déclaration du G7 du 8 juin 2015 (« Des chaînes d’approvisionnement responsables »), ainsi que dans les textes de l’OIT, de l’OCDE et de l’ONU, pertinents en la matière.

 

A l’heure où une candidature de la France aux Jeux Olympiques de 2024 est à l’ordre du jour, il est regrettable que le Secrétaire d’Etat aux Sports, Thierry Braillard, ait été présent à la cérémonie d’ouverture à Bakou sous le prétexte de la soi-disant neutralité du sport.

 

Pour la CGT, non le sport n’est pas neutre et les enjeux entre sport “Business” et sport populaire sont aux antipodes les uns des autres. Il convient de mettre chacun à sa juste place.

Non, décidément, nous ne portons pas les mêmes valeurs !

 

Montreuil le 22 juin 2015